Lundi 12 mars 2012
Les centaines de personnes attendant l’ouverture du Centre Pompidou à Paris à 11h étaient là pour voir la grande exposition Matisse. J’étais là aussi pour assister au dernier jour du « Nouveau Festival », où devait avoir lieu le tournage en public d’une série de 17 films en 17 jours appelée « Spiritismes », dont un film perdu intitulé « Benjamin Fondane,
Tararira », par le cinéaste canadien Guy Maddin.
Aucun public au Forum à 11h, on m’annonçait alors que le tournage aurait lieu à 12h. Donc en attendant, j’ai visité, à la Galerie Sud du Centre Pompidou, le reste de l’exposition du « Nouveau Festival », et j’ai découvert, dans la section intitulée « Read into my black holes », proposée par Gisèle Vienne et Dennis Cooper, parmi d’autres œuvres, deux planches (7 et 18) de l’album de photographies de Fondane. Sa présence directe était bien affichée alors que sa présence était plutôt indirecte pour le tournage à 12h, très, très librement inspiré par l’esprit et les fantômes. Le descriptif du scénario qu’on peut trouver sur le site internet du Festival (
www.centrepompidou.fr) n’avait rien à voir avec le
Tararira, même partiel que nous connaissons. Devant un public d’une trentaine de personnes, s’affairait une vingtaine de techniciens et de comédiens (entre autres Amira Casar, Jacques Nolot, Christophe Paou), tournant, d’après ce que j’ai pu voir entre deux murs de scène, une séance de spiritisme avec un grand livre ouvert, un homme tremblant et grimaçant comme dans un film muet, un autre gisant sur une table, le tout entouré par la fumée. Pendant le tournage, il y a retransmission en direct sur
http://spiritismes.centrepompidou.fr
Peu après, on m’a dit que tous les courts métrages tournés seraient visibles dans un an sur le site internet du réalisateur.
J’ai pu m’entretenir avec Guy Maddin en anglais (il ne parle ni ne lit le français). Il m’a dit avoir découvert Fondane dans les livres de l’histoire du cinéma, qu’il est inspiré par les films mythiques perdus, mais à part
Cinépoèmes et
Rapt, il m’a avoué souhaiter en connaître davantage (en anglais de préférence) sur Fondane et surtout sur le « vrai »
Tararira, ses photos, son scénario, sa musique.
Un nouveau souffle pour le fantôme de Fondane dans une performance d’art contemporaine.