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Mais qui est donc Georges Laurent ? par Michel Carassou

5/4/21

Mais qui est donc Georges Laurent ?
 
À la fin du mois de février dernier, est apparue dans les librairies et sur les sites de vente en ligne une édition du Baudelaire et l’expérience du gouffre de Benjamin Fondane présentée par Georges Laurent et produite par La Fabrique Éditions. Un mois après, le livre était retiré des librairies et des sites de vente en ligne. Ayant droit de Benjamin Fondane, je n’en avais pas autorisé la publication. J’ai demandé et obtenu — je passe sur les péripéties — l’interdiction de sa diffusion et la destruction du stock.
En effet, les « fondaniens » le savent, l’œuvre de Fondane n’est pas encore dans le domaine public. Du fait de son décès en déportation, Benjamin Fondane a reçu la mention « mort pour la France » et figure à ce titre au Panthéon sur la liste des 197 écrivains morts à la guerre ou en déportation entre 1939 et 1945. Pour l’œuvre de tous ces écrivains, en vertu de l’article L. 123-10 du Code de la propriété intellectuelle, la durée des droits d’exploitation a reçu une prorogation de trente ans en plus de la durée légale de soixante-dix ans prévue par l’article L. 123-1 du même code, soit cent ans au total.
La personne qui signe Georges Laurent — selon l’éditeur, il s’agit d’un pseudonyme — pouvait-elle l’ignorer ? Dans son texte de présentation, elle s’avère fort bien informée sur toutes les questions fondaniennes. Plus précisément, elle n’ignore pas qu’est récemment parue une édition roumaine du Baudelaire et l’expérience du gouffre, considérablement enrichie du fait des documents nouveaux que j’ai confiés aux traducteurs roumains de l’ouvrage en les autorisant à les utiliser. L’édition française chez Complexe étant épuisée (et cet éditeur ayant disparu), ladite personne se doutait, à juste titre, que ces mêmes documents seraient utilisés pour une nouvelle édition du Baudelaire réalisée par les chercheurs membres de l' Association Benjamin Fondane (le même travail est en cours pour l'édition italienne). Il s’agissait donc de leur couper l’herbe sous le pied en remettant sur le marché l’ancienne édition telle que l’avaient conçue autrefois Émile Cioran et Boris de Schloezer. Une telle action ne pouvait être accomplie à visage découvert.
On sait que Fondane signa parfois d’un pseudonyme quand il écrivait dans des publications de la Résistance. Utiliser un pseudonyme pour abuser un éditeur, lui faire accroire qu’il est licite de rééditer les œuvres de Fondane, nous apparaît comme une insulte à la mémoire de l’écrivain.
Mais qui est donc Georges Laurent ? Le service juridique de la Société des Gens de Lettres, qui m’a apporté son soutien dans cette affaire, en signifiant aux éditeurs de La Fabrique l’interdiction de diffuser l’ouvrage leur demandait de faire suivre son courrier « à l’auteur dont c’est l’initiative afin qu’il entre en contact avec [lui] ». L’auteur en question s’en est bien gardé.
Alors, qui ?… Plusieurs « fondaniens » ont pensé reconnaître dans cette « initiative » le mode opératoire habituel d’une personne surtout connue, dans le milieu professionnel, sous son surnom de LA TAUPE. Pour ma part, je me rallie volontiers à cette thèse, ce nouveau méfait venant encore justifier, s’il en était besoin, ledit surnom. Toutefois, si d’aventure La Taupe n’était pas Georges Laurent, qu’elle nous en informe et nous diffuserons un démenti.
                                                                                                                                                                                                                                                Michel Carassou

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Benjamin Fondane
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Editions Non Lieu 2023

Edition établie
par Olivier Salazar-Ferrer et Michel Carassou

Posface de Louis Janover

 




 


 
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